Le 18 novembre, lors du festival "La parole aux enfants", nous avons invité une centaine d'élèves romands de 8 à 12 ans à partager leurs réflexions sur leurs droits, illustrées de dessins, avec le Comité des droits de l’enfant de l’ONU et des autorités genevoises.
Des recommandations illustrées de dessins
Les écolier·es présent·es au festival ont travaillé depuis le mois de septembre avec leurs enseignant·es de manière approfondie sur les droits de l’enfant grâce au kit pédagogique Enfants du Monde et ont préparé des recommandations pour améliorer le respect d'un droit de leur choix.
Lors du festival, ils ont participé à un atelier avec le dessinateur Patrick Chappatte pour illustrer ces recommandations par le dessin de presse. Ils ont ensuite présenté leurs réflexions et créations au Professeur Philip Jaffé, membre suisse du Comité onusien des droits de l’enfant, à Christina Kitsos, Conseillère administrative du département de la cohésion sociale et de la solidarité de la Ville de Genève, à la Secrétaire générale d’Enfants du Monde, Beata Godenzi ainsi qu’à des représentant·es du Département de l’Instruction Publique, de la Fédération Genevoise de Coopération et d'autres organisations.
Le droit de jouer a été l’un des droits les plus plébiscités.
« Nous avons remarqué que certains enfants ne peuvent pas avoir de loisirs car ils n’ont pas assez d’argent et du coup nous avons proposé que ce soit gratuit. Nous pensons que nous pouvons faire comme une école mais de loisirs. »
En réponse à cette proposition, Christina Kitsos a informé les enfants que des réflexions sont en cours pour fermer certaines rues à Genève afin d’offrir plus d’espace aux enfants pour jouer dehors.
Certaines préoccupations des enfants sont ressorties dans l’évocation du droit à la protection, comme la peur d’être « volés » (kidnappés) ou le travail des enfants.
« Il faut sensibiliser la population sur les produits qu’ils achètent et ce qui se cache derrière. La Suisse interdit le travail d’enfant, mais elle achète des produits ailleurs dans le Monde, qui eux, font travailler les enfants. Et ça, on ne le sait pas forcément. »
Un autre droit très important aux yeux des élèves est celui d’être soigné. Imaginer que des enfants ne puissent pas se faire soigner par manque d’argent leur semblait très injuste.
« Nous ne sommes pas d’accord sur le fait qu’il y ait des enfants qui ont plus d’argent et d’autres qui n’ont pas assez d’argent pour se payer des soins. Donc notre recommandation est de faire passer des roulottes de soins dans les écoles comme la cabine dentaire, l’ophtalmologue et l’infirmière »
Et peut-être plus inattendu, le droit d’aller à l’école est ressorti comme indispensable aux yeux des enfants, afin que tous apprennent à lire et à écrire. Les élèves ont pu échanger à ce sujet avec le Professeur Philip Jaffé.
« Il faut que tout le monde sache que les enfants doivent apprendre à lire et à écrire. Avoir une bonne éducation permet de respecter les autres »
Les enfants ont vécu la journée avec un bel enthousiasme communicatif. Ils ont aussi chanté la chanson « On n’a pas 20 ans » écrite pour l'occasion par l’artiste Licia Chery et ont pris la parole avec énergie, pertinence et conviction : une belle façon de célébrer la Journée internationale des droits de l’enfant.
Un Globe Géant pour promouvoir les droits de l’enfant
Les élèves participent aussi à la construction d’un Globe Géant d’environ 2,5 mètres de haut. Composé de plus de 5'000 photos réalisées par les enfants sur leurs droits, le Globe est exposé durant le festival et son équivalent virtuel est en ligne https://globe-virtuel.edm.ch/ pour permettre à tous d’admirer les photos.
Un projet pédagogique pour découvrir les droits de l’enfant
Le festival « La parole aux enfants » représente le point culminant du projet « Un monde plus juste » développé par Enfants du Monde. Un kit pédagogique incluant un guide pour l’enseignant ainsi que des fiches pour les élèves a permis aux écolier·es de découvrir leurs droits ainsi que les principaux problèmes liés à leur application au sein de leur communauté et dans le monde.
Cette démarche s’inscrit dans une perspective d’éducation au développement durable, dans laquelle les élèves sont invité·es à proposer des solutions concrètes pour améliorer le respect de leurs droits en sensibilisant le monde politique et l’opinion publique.
Nous remercions la Fédération Genevoise de Coopération, la République et le Canton de Genève pour leur soutien financier.